Les vacances du petit basque¶
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Les vacances du petit Nicolas.
Les vacances, c’est génial sauf le premier jour parce que le soleil il a pas compris qu’il fallait pas tuer tous les nuages quand on est dans les embouteillages. On est coincé à l’arrière de la voiture avec la peau qui colle partout aux valises. Alors, nous, à l’arrière, on n’est pas content et c’est tout-à-fait normal mais les parents devant, ils sont pas contents non plus et nous disent qu’ils ont plus le droit d’être pas content que nous alors silence !
Le soir Papa, il s’asseoit dans le fauteuil sur la terrasse et dit qu’il faudrait faire exploser toutes les maisons qui l’empêchent de voir la mer. Alors moi, j’emmène mon petit frère Fricky poser des pétards sous les fenêtres. Quand on est revenu, Papa il était tout rouge parce que tous les voisins ont téléphoné : au lit sans manger, c’est la punition préférée de papa. Papa, il aime pas les fessées car il dit toujours : je suis non violent comme Gandhi.
Demain, la mer.
Les coups de soleil du premier jour, c’est les meilleurs car c’est les plus durs à éviter. Toute la journée, maman passe son temps à dire qu’il faut mettre de la crème ou un tee-shirt. Moi, j’aime pas la crème et le sable vient toujours se coller dessus, je finis toujours par aller me baigner pour me nettoyer. Le tee-shirt, c’est pareil, le sable vient toujours gratter entre la peau et le tissu, alors je vais me baigner aussi. En fait, le premier jour, je vais me baigner tout le temps et comme maman ne pense qu’à bronzer, et bien, je suis tranquille. Mais le soir… Aïe, aïe. Maman fait la tourner des dos rouges : elle prend un tube de biaphine et elle nous en étale partout. On se met tout à plat ventre, Papa, Fricky et moi et on reçoit la première couche de pommade. Et là, même si maman dit rien, j’ai toujours l’impression qu’elle nous en veut un peu de pas l’avoir écouté toute la journée, alors elle tartine, elle tartine, elle tartine. Première couche pour tout le monde annonce-t-elle bien haut. Une fois les trois dos terminés, elle dit : « tournez-vous » et c’est parti pour le ventre. Et là ravie de nous avoir touillé la peau dans tous sens, elle nous achève : « deuxième couche ». Au secours…
Alors avec Fricky, pour le second soir, on a décidé de fabriquer un vaporisateur de pommade anti coups de soleil. Le problème, c’est que l’essentiel de la chose est basé sur un pétard. La première étape est de demander à Papa d’acheter une poupée pour tester l’invention. Bon, premier inconvénient, on n’a eu qu’un bateau pneumatique, papa a pas voulu croire qu’on voulait faire un cadeau à maman. Deuxième ingrédient, le projecteur : une tasse à café profonde qu’on a entourée de scotch comme dans les journaux télévisés où on voit les gens scotcher les vitres de leurs magasins pour éviter qu’elles se cassent en guerre du golf. Au fond de la tasse, le pétard avec une mèche longue. Enfin, une grosse couche biaphine. Surtout ne pas remuer. Ensuite on décide de qui va tenir la tasse avec ses deux mains et qui va l’allumer. C’est Fricky qui allumera, ensuite il viendra se placer derrière moi au cas où je reculerais trop. Et boum ! Tout s’est bien passé. On n’a pas reculé, la biaphine s’est étalée partout et il a fallu demander à papa d’acheter une bosse dizaine de rustine parce il y a des bout de pétards chauds qui ont troué le bateau. (on lui a dit qu’on avait sauté à pied joint dedans alors qu’il était sur des cailloux, il était pas content, il a toujours pas compris comment on n’avait pu faire des trous aussi gros, tellement gros qu’il avait l’impression que ça avait fondu). Enfin, on a décidé avec Fricky que ce soir, ce serait encore maman qui mettrait la pommade.
Papa travaille
Aujourd’hui Papa travaille sur un dossier. Il est pas drôle Papa quand il travaille en vacances. Il est tout sérieux sur la plage et quand il perd son portable, c’est toujours de notre faute parce qu’on a joué avec comme on fait d’habitude. C’est normal qu’on joue avec, Papa veut pas qu’on emmène les consoles de jeux en vacances. Même pour la télé, il est pas d’accord. Pourtant, comme dit Maman, on est fatiguant sans télé. Aujourd’hui, la cible, c’était Papa. On a tout fait, on lui a chatouillé les pieds, on lui a jeté du sable sur ses papiers, on a creusé plein de tunnels pour le faire bouger, on a couru avec maman derrière nous tout autour de lui, on a crié sans arrêt, on s’est secoué près de lui, on a fait tomber des miettes sur son dos, on s’est bagarré près de lui exprès pour pas faire exprès de tomber sur ses jambes, on a joué au ballon, on a fait tomber le parasol, on a secoué les serviettes avec le vent dans sa direction, on a oublié nos chaussures sur la plage. Papa c’est un chouette Papa, il a pas bougé une seule fois, il est pas rentré à la maison qu’on a loué pour travailler, il est toujours resté pour nous gronder. Il est gentil au fond Papa. Sauf le soir, on a vu qu’il lisait une pub pour les colonies de vacances alors après on a été tout sage. Enfin, le lendemain seulement, après, on a tout oublié et on a recommencé.
Papa ne se rase plus
Papa ne se rase plus. Moi, j’adore, il a l’air d’un cowboy. Ticky aime pas trop parce que quand Papa l’embrasse, ça pique fort. Moi, je supporte, je suis un homme, j’ai la peau plus dure alors ça fait moins mal.