2020

Bastien Cazals, Je suis prof et je désobéis (2009)

Il est instructif de voir comment les effectifs d’enseignement sont réduits sans que les parents s’en rendent compte. Affligeant d’en constater les conséquences sur la qualité du service public d’éducation. Les attaques ont d’abord porté sur les personnels d’administratifs et d’encadrement - des réductions invisibles aux yeux des parents. Puis, sur la médecine scolaire : on ne voit plus que rarement les médecins ou les infirmières dans les écoles - dans la mienne, la visite médicale de Grande section n’est plus effectuée depuis trois ans. Ensuite, sur les enseignants remplaçants : de nombreux jours de classe ne sont plus assurés en cas d’absence des maîtres. Pour finir, les classes étant remplies à la limite de l’acceptable. […] Par exemple, avec l’application de la loi handicap de 2005, la prise en charge par l’école publique des enfants handicapés permet d’éviter la création des nouveaux établissements et postes spécialisés, coûteux et pourtant nécessaires. Quant au plan de relance de l’éducation prioritaire, de 2005 aussi, il remplace les Zones d’éduction prioritaire (ZEP) par des Réseaux ambition réussire (ZAR). La principale nouveauté vient de ce que les RAR sont moins nombreux que les ZEP : des postes d’enseignants sont ainsi discrètement récupérés et redéployés ailleurs.

[…]

Le ministère lançait un fichier national, appelé Base élèves 1er degré (BE1D). Déclaré à la CNIL à la veille de Noël 2004, ce fichier a attendu octobre 2008 pour avoir une existence légale. Initialement, ses cinquante-neuf champs d’investigation portaient, outre sur l’état civil et la scolarité de l’enfant, sur ses origines, ses difficultés scolaires, son suivi médical, pyschologique ou pyschiatrique éventuel. Face au tollé provoqué par la centralisation de tels renseignements, le ministère a retiré les champs sujets à polémique, mais le fichier demeure. […] En février 2006, le ministère déclarait à la CNIL un autre fichier appelé Base nationale des identifiants élèves (BNIE) : vingt-neuf champs de renseignement pouvant être conservé trente-cinq ans. Désormais, dès son arrivée à l’école maternelle, chaque enfant se voit attribuer un Identifiant National Elève (INE), sans que ses parents n’ait aucun droit d’opposition. Cet INE est utilisé dans tous les fichiers de l’Education Nationale (BE1D au primaire, SCONET au secondaire puis SIFA, SIA, SISE ou OCEAN).

Emmanuel Todd, Après la démocratie , 25 (2008)

Le phénomène le plus significatif, du point de vue sociologique, est l’effrondrement du parti communiste qui suit après un délai assez court, celui de la pratique religieuse. […] Tout se passe comme si le PCF et l’Eglise avaient constitué un couple, et que le stalinisme ne pouvait survivre à la disparition de son double négatif.

Emmanuel Todd, Après la démocratie , 35 (2008)

Sénèque et l’empereur Marc-Aurèle sont sans doute les plus lus. Il y a deux millénaires en effet la pensée antique eut à définir, dans un cadre des religions païennes un sens purement terreste de la vie, une discipline de l’âme et du corps pour opérer dans un monde privé de ses dieux. Cette prodigieuse tentative, ne l’oublions pas, fut un échec et déboucha, on l’a dit, sur l’irrationnel de la vie éternelle et du christiannisme.

Emmanuel Todd, Après la démocratie , 43 (2008)

Les énarques de droite trouvent souvent dans leurs valeur de départ - la religion, l’argent, de Gaulle - un contrepoids à leur formation. Les énarques de gauche sont plus souvent des méritocrates purs, sans autre dieu que l’Etat. Très bien formés à contrôler l’administration, ils sont encore moins bien armés pour penser tout seuls. Cette simplicité étatiste de leur formation initiale explique peut-être, lorsqu’ils tentent de s’en libérer, la brutalité enfantine de leur engagement libéral. […] Le drame présent de la classe politique française est qu’elle juxtapose des cerveaux paralysés par leur excellente formation et des cerveaux rebelles à cette même formation, mais essentiellement stériles et probablement complexés par leur formation simplement normale.

Emmanuel Todd, Après la démocratie , 79 (2008)

L’alphabétisation permet l’affirmation de l’individu, que la lecture rend plus autocentré, capable d’introspection et vulnérable à une anxiété d’un type nouveau. La hausse du taux de suicide, de la consommation d’alcool et du nombre d’internements psychiatrique qui accompagnent la marche de l’aphabétisation en témoigne. Mais cet individu reste à un stade littéralement primaire de développement éducatif, plus susceptible d’entraîner une adhésion passives aux textes qu’une activité critique autonome ; il accepte les propositions idéologiques simples contenues dans la littérature politique et religieuse : radicale, anarchiste, communiste, socialiste, nationalise ou catholique.

Emmanuel Todd, Après la démocratie , 153 (2008)

Dès lors qu’une entreprise produit essentiellement pour le marché mondial, elle se met, logiquement et raisonnablement, à concevoir les salaires qu’elle distribue comme un coût pur, et non comme de la demande dans une économie nationale et donc ultimement pour elle-même.

Antonio Gramsci, La cité future , 63 (1917)

La culture est, en résumé, l’indispensable superflu. Elle est, comme disait un professeur allemand, tout absorbé dans l’étude de sa spécialité : « le luxe que peut se permettre ma femme » ; c’est l’ensemble de toutes ces connaissances qui ne servent à rien mais dont il n’est pas permis de se passer.

Antonio Gramsci, La cité future , 82 (1917)

L’effort fait pour conquérir une vérité fait apparaître un peu cette vérité comme vôtre, même si à a sa nouvelle énonciation il n’a rien été ajouté de véritablement vôtre, même si elle n’a pas non plus une légère coloration personnelle. Voilà on plagie souvent les autres inconsciemment, et que l’on se trouve déçu par la froideur sont accueillies des affirmations que l’on estimait capable d’ébranler, d’enthousiasmer. […] Je préfère répéter une vérité déjà connue que de me chiffonner l’intelligence pour fabriquer des paradoxes brillants, de spirituels jeux de mots, des acrobaties verbales qui font sourire, mais ne font pas penser.

Lee David Zlotoff, MacGyver , 9 (1987)

J’ai étudié la physique à l’université parce que ça m’amusait, pas pour avoir un boulot.

Arthur Brügger, L’oeil de l’espadon , 75 (2017)

Et moi je lui dis que je plais pas aux filles. - Mais qu’est-ce que tu racontes ! Tu es tellement gentil, tellement attentionné ! Tu es tout-à-fait le genre de garçon avec qui les filles ont envie de sortir !

Jean-François Draperi, Histoires d’économies sociale et solidaire , 30 (2017)

Synthèse des principes de Rochdale, un homme un voix quelque soit le nombre de parts détenues, principe de la porte ouverte, la coopértive est ouverte à tous, achat et vente au comptant, pas de crédit, pas d’endettement, restitution des trop-perçus aux membres en proportion de leurs achats, éducation, neutralité politique et religieuse.

Jean-François Draperi, Histoires d’économies sociale et solidaire , 61 (2017)

L’argent a ceci de particulier qu’il ne se transforme pas et n’a pas besoin d’être dépensé immédiatement : il ne rouille ni ne s’abîme. Il constitue donc un refuge. Celui qui en dispose peut attendre patiemment que les marchandises soient assez bon marché pour lui, ce qui lui confère un pouvoir considérable sur le possesseur de tout autre type de bien. A travers l’accumulation d’argent, le capitalisme introduit un corps mort étranger dans l’économie. Il faut donc rétablir l’équilibre.

Pour cela Silvio Gesel propose de faire rouiller les billets en introduisant le principe de monnaie fondante : toute monnaie qui n’est pas échangée perd de sa valeur.

Barry Cunlife, Les Celtes , 87 (2006)

Certains peuple comme celui des Eduens avaient mis en place un système rigoureux, dans lequel le pouvoir des magistrats était strictement limité : il leur était interdit de quitter le territoire de la tribu aussi longtemps qu’ils étaient en fonction ; ils ne pouvaient être réélus, et le droit des membres de leurs familles à se porter candidats aux fonctions publiques était restreint.

Nicolas Dickner, Six degrés de libertés , 74 (2017)

Les yeux fermés, Jay échaffaude une méthode plus efficace. Elle pourrait coder un script Python afin de repérer les liens pertinents sur chacune des vingt-cinq pages de résultats, puis extraire le contenu de chacune des pages où ces liens pointent. Elle pourrait ensuite filtrer et structurer les adresses, ce qui permettrait de les transposer automatiquement sur OpenStreetMap et d’établir un trajet par optimisation combinatoire.

Nicolas Dickner, Six degrés de libertés , 152 (2017)

Le forage des données est l’avenir.

Marc Dugain, Christophe Labbé, L’homme nu , 97 (2016)

On a récemment découvert que l’ebook n’active pas les mêmes zones que celles d’un livre papier. Preuve que l’ebook agit en profondeur sur la structure même de notre pensée. Son lecteur est moins réceptif au message et sa compréhension s’en ressent. Des chercheurs de l’Université d’Alberta se sont livrés à une expérience édifiante. Ils ont fait lire à deux groupes de cobayes une même nouvelle. Résultat : 75% de ceux qui avaient eu droit à un texte enrichi ont indiqué avoir eu des difficulté à suivre l’histoire contre 10% pour les autres.

René Dumont, L’utopie ou la mort , 33 (1973)

Avril 1972 : les éleveurs de volailles et les engraisseurs de bovins (en lot de milliers de bêtes) des Etats-Unis ne prenaient généralement plus la peine de porter les montagnes de déjections de leurs animaux sur les champs, en vue de les enfouir. Cela demande trop de transport et de travail au tarif actuel des salaires ! Elles sont donc, quand c’est plus économique, rejetées dans les rivières voisines qu’elles polluent.

René Dumont, L’utopie ou la mort , 55 (1973)

Quand la demande faiblit, nos capitalistes, à l’affût de profits croissants eux aussi, cherchent à susciter par la publicité des besoins artificiels, parfois stupides (déodorants pour hommes), sinon dangereux (arrêtant la transpiration utile, poussant à l’usage de tranquilisants et de médicaments non prescrits par un médecin.

René Dumont, L’utopie ou la mort , 61 (1973)

Il a montré que, dans l’hypothèse où l’on aurait délibérément recherché le moyen d’embouteiller nos villes, on n’aurait guère trouvé mieux que de favoriser la voiture pour tous. Chacun a le droit de la garer dans la rue sur une fraction du territoire public d’autant plus rare et précieuse que la ville est plus grande

Nicolas Dickner, Six degrés de liberté , 33 (2018)

Le nombre de photos de chats publiés sur un compte Facebook est inversement proportionnel à la probabilité que l »usager soit un terroriste. Ils ont assurément développés des algorithmes pour repérer ce genre de déviations chez Facebook. Relations entre les photos de reptiles et la psychopathologie. Fréquence de publication et cleptomanie. Habitudes alimentaires et dépression. Le forage des données est l’avenir.

Metin Arditi, L’enfant qui mesurait le monde , 221 (2016)

Je ne sais pas ce que nous deviendrons avec le Périclès Palace. Mais je sais que tout va changer sur l’île. Que personne ne n’aura plus le temps de s’arrêter dire bonjour. Comme vous le faites maintenant. Comme vous êtes là, le coeur ouvert, chaque fois que vous croisez mon garçon.

Ake Anställing, Le travailleur de l’extrême , 65 (2017)

Il y a quelques semaines, j’ai reçu une lettre de Pôle Emploi pour m’informer que mon rendez-vous avait été annulé parce que ma situation avait changé. Dan ce courrier, il y avait deux informations très importantes dont j’ignorais l’existence. La première j’avais un rendez-vous de prévu. Quel rendez-vous ? Je n’ai jamais reçu de convocation. La seconde, ma situation aurait changé. Comment ça ma situation a changé ? Je suis pourtant toujours au chômedu. J’hésite… Je les appelle ou pas ? Je décide de les contacter parce que cette histoire de changement de situation me fait craindre une merde du genre suppression du RSA. La personne que j’ai au bout du fil est cordiale. Elle m’apprend qu’une convocation m’a bien été envoyée. Je lui réponds que je ne l’ai jamais reçue. Elle n’a pas l’air plus surprise que ça. Ensuite je lui demande en quoi ma situation a changé puisque c’est le motif de l’annulation du rendez-vous (dont seul Pôle Emploi était au courant). Le ton de sa voix devient plus nonchalant, elle est au bout du rouleau. Ce genre de coup de fil, elle en reçoit des dizaines par jour, des gens qui comme moi demandent à quel changement de situation Pôle Emploi fait allusion. Elle m’apprend que c’est une lettre dite « type » envoyée à toutes les personnes dont le rendez-vous est annulé pour X raisons. Elle admet que ce courrier est plus ambigü et que plusieurs réclamations (du personnel de Pôle Emploi) pour modifier son contenu ont été formulées auprès de la hiérarchie sans aucun résultat. C’est quand même grave d’envoyer ce genre de conneries et d’entretenir sciemment ce climat anxiogène.

Ali Douai, Gaël Plumecoocq, L’économie écologique , 26 (2017)

Contrairement aux arguments de l’économie néoclassique dans lesquelles les prix sont censées assurer l’existence future des ressources, aucune des forme économiques - marchés libres… - ne peut offrir des garanties pour la soutenabilité.

Simonetta Cerrini, La révolution des Templiers , 180 (2007)

Toutes les représentations de Templiers du XIIIe siècle concordent sur la barbe. Signe pénitentiel, distinctif des ermites, des pélerins, de l’Eglise d’Orient, la barbe marquait également les convers cistérciens.

Olivier Razemon, Comment la France a tué ses villes , 64 (2016)

Les commerces meurent, le FN monte.

Olivier Razemon, Comment la France a tué ses villes , 180 (2016)

Seule une petite minorité d’habitants, cadres ou haut fonctionnaires, enprunte régulièrement la ligne à grande vitesse, sans oublier les élus eux-mêmes. En outre, ces dirigeantrs hyperconnectés ont beaucoup moins besoin de vitesse qu’auparavant. Car les smartphones, les ordinateurs et les clés 4G, à défaut du wifi, permettent une forme d’ubiquité.

Edouard Louis, Qui a tué mon père , 41 (2018)

Tu as essayé d’être jeune pendant cinq ans. Quand tu es parti du lycée, seulement quelques jours après avoir commencé, tu as été embauché à l’usine du village mais tu n’es pas resté longtemps non plus, à peine quelques semaines. Tu ne voulais pas reproduire la vie de ton père et de ton grand-père avant toi. Ils avaient travaillé directement après l’enfance, à quatorze ou quinze ans. Ils étaient passés sans transition de l’enfance à l’épuisement et à la préparation à la mort, sans avoir le droit aux quelques années d’oubli du monde et de la réalité que les autres appellent la jeunesse - c’est une formule un peu bête, les quelques années d’oubli que les autres appellent la jeunesse.

Edouard Louis, Qui a tué mon père , 71 (2018)

Un après-midi, nous avons reçu un appel de l’usine pour nous prévenir qu’un poids était tombé sur toi. Ton dos était broyé, écrasé, on nous a dit que tu ne pourrais plus marcher pendant plusieurs années, plus marcher.

[…]

L’ennui a pris toute la place dans ta vie.

[…]

En mars 2006, le gouvernement de Jacques Chirac, président de la Fance pendant douze ans, et son ministre de la Santé Xavier Bertrand, ont annoncé que des dizaines de médicaments ne seraient plus remboursés par l’Etat, dont, en grande partie, des médicaments contre les troubles digestifs. Comme tu devais rester allongé toute la journée depuis l’accident et que tu avais une mauvaises alimentation, les problèmes de digestion étaient constants pour toi. Acheter des médicaments pour les réguler devenaient de plus en plus difficile.

[…]

En 2009, le gouvernement de Nicolas Sarkozy et son complice Martin Hirsch remplacent le RMI, un revenu minimum versé par l’Etat français aux personnes sans travail, par le RSA. Tu touchais le RMI depuis que tu ne pouvais plus travailler. Le passage du RMI au RSA visait à favoriser le retour à l’emploi, comme le disait ce gouvernement. La vérité, c’était que dorénavant tu étais harcelé par l’Etat pour reprendre le travail, malgré ta santé désastreuse, malgré ce que l’usine t’avait fait. Si tu n’acceptais pas le travail qu’on te proposait, ou plutôt qu’on t’imposait, tu allais perdre ton droit aux aides sociales. On ne te proposait que des emplois à mi-temps épuisants, physiques, dans la grande ville à quarante kilomètres de chez nous. Payer l’essence pour faire l’aller-retour tous les jours t’aurait coûté trois cents euros par mois. Au bout d’un certain temps, pourtant, tu as été obligé d’accepter un travail balayeur dans une autre ville pour sept cents euros par mois, penché toute la journée à ramasser les ordures des autres, penché, alors que ton dos était réduit.

[…]

Août 2017 - le gourvernement d’Emmanuel Macron retire cinq euros par mois aux Français les plus précaires, il retient cinq euros par mois sur les aides sociales qui permettent aux plus pauvres en France de se loger, de payer un loyer. Le même jour, ou presque, peu importe, il annonce une baisse des impôts pour les personnes les plus riches de France. Il pense que les pauvres sont trop riches, que les riches ne sont pas assez riches. Son gouvernement précise que cinq euros, ce n’est rien. Ils ne savent pas. Ils prononcent ces phrases criminelles parce qu’ils ne savent pas. Emmanuel Macron t’enlève la nourriture de la bouche.

Edouard Louis, Qui a tué mon père , 78 (2018)

Les dominants peuvent se plaindre d’un gouvernement de gauche, ils peuvent se plaindre d’un gouvernement de droite, mais un gouvernement ne leur cause jamais de problèmes de digestion, un gouvernement ne leur broie jamais le dos. La politique ne change pas leur vie, ou si peu. Ca aussi c’est étrange, c’est eux qui font la politique alors que la politique n’a presque aucun effet sur leur vie.

Edouard Louis, Qui a tué mon père , 81 (2018)

Septembre 2017 - Emmanuel Macron accuse les fainéants qui, en France, selon lui, empêchent les réformes. Tu sais depuis toujours que ce mot est réservé aux gens comme toi, à ceux qui n’ont pas pu ou ne peuvent pas travailler qui ne trouvent pas de travail parce qu’ils ont été chassés trop tôt du système scolaire, sans diplômes, à ceux qui ne peuvent plus travailler parce que la vie à l’usine leur a broyé le dos. On ne dit jamais jamais fainéant pour nommer un patron qui reste toute la journée assis dans un bureau à donner des ordres aux autres. On ne le dit jamais. Pour les dominants, le plus souvent, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c’était vivre ou mourir.

Françoise Dolto, Parler de la mort , 13 (1998)

Ce n’est pas difficile d’hypnotiser un animal ; je l’ai vu faire plusieurs fois par Chertok, un psychanaliste qui s’est occupé beaucoup de l’hypnose. Des langoustes, ça s’hypnotise comme ça ; des crevettes, c’est un peu plus difficile… mais les langoustes, les lapins, les poules, les coqs, tous les animaux domestiques - et c’est assez curieux d’ailleurs -, il suffit de les faire passer sans médiation, de façon brusque, de la position qui est la leur dans la vie, à une position totalement différente. Par exemple, une langouste, il la prend, elle est là, bien vivante avec ses pattes, et toc, il la retourne, elle est étalée, absolument comme sur l’étal du marchand, elle paraît morte, et s’il s’en va et revient deux heures après, elle est toujours dans la même position, en état catatonique ; pour lui faire retrouver la vie, il suffit de la prendre et, lentement, de lui faire retrouver ses pattes, c’est à dire - comme j’ose dire - son image du corps, avec un schéma corporel habituel, et qui a les références habituelles de ce schéma corporel.

Françoise Dolto, Parler de la mort , 43 (1998)

Donc, les enfants, c’est en leur disant : « tu ne mourras que quand tu auras fini de vivre ».

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 51 (2000)

L’agriculture avait pour objectif prioritaire la production de céréales, base de l’alimentation, et l’exploitation avait atteint la limite des terres cultivables. Beaucoup d’Européens vivaient certes dans le plus grand dénuement. En dépit de la misère et de la faim, la pression démographique se maintenait pourtant. La civilisation sous-tendue par cette économie, celle du coeur du Moyen-Age aurait pu se perpétuer indéfiniment. Ce ne fut pas le cas ; un facteur exogène, la peste noire, vint débloquer l’impasse malthusienne. Ce faisant, elle offrit aux Européens de rebâtir leur société suivant des orientations très différentes.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 53 (2000)

Les systèmes juridiques de l’Europe tardo-médiéviale durent également s’adapter à la situation sociale hors du commun qu’engendre une épidémie. Compte tenu de la peste, certains privilèges comme on disait dans le langage spécialisé, furent accordés. C’est ainsi que les femmes étaient désormais autorisées à témoigner et que les scribes qui n’avaient pas été reçus dans les formes au sein de la corporation des notaires pouvaient dresser des contrats authentiques.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 59 (2000)

Les mouvements divers du coût des facteurs de production favorisèrent une politique de substitution. En particulier, la terre et le capital, moins chers, prirent largement le pas sur une main-d’oeuvre onéreuse. La conversion en pâtures des champs de blé en est un exemple. […] Dans les villes, la substitution du capital du travail signifiait l’acquisition d’outils et de machine plus efficaces, permettant une activité plus rentable de l’artisan. […] Cette politique de substitution impliquait aussi, fréquemment, des innovations technologiques, la mise au point d’outils et de machines inédits. Le coût élevé de la main d’oeuvre garantissait de fructueuses retombées aux inventeurs de procédés économisant le travail.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 61, 66 (2000)

Ce sont les formidables pertes humaines entraînées par la peste et le coût élevé de la main d’oeuvre qui stimulèrent les recherches. On peut dire que la peste débloqua l’impasse malthusienne du XIIIe siècle, qui risquait de figer définitivement l’Europe dans ses traditions. Les ravages exercés ne réussirent pas à amputer la capacité humaine à rebondir. […] Malthus expose que la population ne peut augmenter plus vite que les ressources alimentaires, la progression étant géométrique dans le premier cas et arithmétique dans le second. La population en viendra inexorablement à dépasser le stade où sa subsistance est assurée. Un rééquilibrage se produit alors, sous la forme de famines, de malnutrition, d’épidémies et de guerres, qui entraînent un taux de mortalité supérieur au taux de natalité et réduisent brutalement l’importance de la communauté. […] Le dépeuplement permit à un plus grand nombre d’obtenir des fermes ou des emplois rémunérateurs. Beaucoup de gens virent s’améliorer leurs conditions d’existence, du fait de la hausse des salaires et de la baisse des loyers. Ils goûtèrent à un style de vie auquel eux-mêmes ni leurs enfants ne renonceraient plus aisément. Pour une tranche nettement plus importante de la population, le souci de la propriété et la défense du niveau de vie étaient en relation étroite avec les décisions concernant le mariage et la reproduction. […] L’Europe ravagée par la peste adopta ce qu’on peut appeler le type de comportement démographique de l’Occident moderne.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 77 (2000)

Les épidémies, et la crainte des épidémies, jetaient les gens sur les routes sous de pieux prétextes. Un pélerinage offrait l’occasion de fuir les zones contaminées et de visiter les lieux saints ; le corps et l’âme y trouvaient leur compte. Situation paradoxale, la peste décuplait la fréquentation des des voies et des chemins, aggravant dans le même temps l’hostilité des sédentaires à l’égard de tout inconnu et de tout étranger. A l’instar d’autres groupes marginaux, les voyageurs étaient suspects, au pire en tant que propagateurs malveillants de la peste, au mieux en temps que porteurs inconscients du germe de la maladie.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 87 (2000)

Autre prénom qui se répand à l’époque de la Peste noire : Lorenzo, Diacre de l’Eglise de Rome. […] Apparaît également le prénom Christophe, inusité avant la peste. Saint Christophe protégeait de la mort soudaine. […] C’est ainsi que divers saints des anciens temps devinrent l’objet d’une vénération particulière, du fait de la quête ardente et généralisée de protecteurs sprirituels familiers de la souffrance et aptes à secourir ceux qu’elle frappait.

David Herlihy, La peste noire et la mutation de l’occident , 89 (2000)

Bien des gens, dans l’élite cultivée en particulier, regardaient auparavant comme de la superstition le culte des saints, de leurs réliques et de leurs tombeaux ; c’était un détournement de l’adoration qui devait revenir à Dieu seul. La peste et le type de piété qu’elle favorisa engendrèrent un débat contradictoire sans fin sur la nature de la religion pure, dont les échos retentissent durant tout le Moyen Age tardif et le début des temps modernes, et qui contribua à déclencher le schisme qui devait diviser les chrétiens.

Alfred E. van Vogt, L’empire de l’atome , 107 (1975)

Je crois que l’orgueil est l’écueil qui provoque l’effondrement des individus et des empires.

Moka, Le petit coeur brisé , 31 (2016)

Le dimanche, elle allait au planétarium, parce que Gretchen pensait que, étudier l’astronomie, c’était la meilleur façon de comprendre à quoi servaient les mathématiques, la physique et la poésie.

Agatha Christie, Les sept cadrans , 31 (Le Masque) (1927)

Les trois filles furent écartées de peur qu’elles ne pouffent de rire.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 40 (2011)

Je savais que les adultes mentaient toujours aux enfants, qu’ils leur mentaient sur tout, depuis les vertus de la soupe jusqu’à l’existence du Père Noël.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 51 (2011)

Les amoureux de quinze à dix-huit ans ne sont pas très obstinés. J’imagine qu’il n’y avait pas de femmes plus âgées pour les séduire, ils resteraient vierges aussi longtemps que les filles (en admettant qu’elles le restent).

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 54 (2011)

Ce mariage ne m’a apporté ni bonheur ni chagrin. Mon mari et moi nous adressions à peine la parole. Ca n’était pas parce que nous étions fâchés l’in contre l’autre, mais nous n’avions rien à nous dire. Depuis, j’ai vu de nombreux couples comme Jim et moi. Ce sont en général les mariages les plus durables, ceux qui sont comme mis en conserve dans le bocal du silence.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 106 (2011)

Je ne sais pas si la haute société est différente dans les autres villes, à Hollywood, les gens importants ne peuvent pas supportés d’être invités dans un endroit où il n’y a pas d’autres gens importants. La présence dans l’assemblée de quelques personnes ordinaires ne les gêne pas, car ils trouvent chez eux une oreille attentive. Mais si une vedette, ou le directeur d’un studio ou n’importe quel autre grand personnage du cinéma se retrouvent assis parmi une foule de gens anonyme, ils sont alors pris de panique, comme si on essayait de les déclasser.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 107 (2011)

Je découvris un truc pour moins m’ennuyer. Il suffisait d’arriver à uen réception avec deux heures de retard. Non seulement on faisait une entrée remarquée, ce qui était encore de la bonne publicité, mais en outre, il y avait bien des chances pour que tout le monde soit plus ou moins saoul. Les gens importants sont beaucoup plus intéressants quand ils sont ivres et sont beaucoup plus humains.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 136 (2011)

Comment peut-il m’aimer s’il me trouve tellement gourde ?

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 153 (2011)

J’avais connu M. zanuck, bien entendu, que l’on considère en général comme un homme de génie. Mais un génie d’un autre genre - le génie de donner des ordres à tout le monde dans un studio. A Hollywood, ces génies-là sont tenus en très haute estime et ce sont eux qui gagnent le plus d’argent. Mais, en un sens, cette performance n’a rien de génial. Il s’agit plutôt d’occuper le plus haut poste -, et de s’assurer les services des hommes les plus compétents. […] M. Huston me remit un exemplaire du scénario. Contrairement à M. Zanuck, il ne croyait pas indispensable de tenir les comédiennes dans l’ignorance du rôle qu’elles allaient jouer.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 163 (2011)

Je restais à la maison, prenais des cours d’art dramatique, lisais des livres. Un, surtout, m’emballa plus que tout ce que j’avais lu jusqu’alors : L’autobiographie de Lincoln Steffens. C’était pour moi le premier livre qui semblait dire la vérité sur les gens et sur la vie. […] M. Mankiewicz me demandait dans quoi j’étais plongée. Je lui répondis que c’était l’autobiographie de Steffens dont je me mis à parler avec enthousiasme. M. Mankiewicz me prit à part pour me faire la leçon. - A votre place, dit-il à mi-voix, je n’irais pas clamer mon admiration pour Lincoln Steffens. Ca ne peut que vous attirer des embêtements. On va raconter partout que vous être une rouge. - Une rouge, m’étonnais-je ? - Une révolutionnaire, précisa M. Mankiewicz. Ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu parler des Communistes ? - Pas beaucoup, dis-je.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 170 (2011)

Jamais un homme aux dents trop bien rangées ne m’a attirée. En vérité, les sourires de publicité pour dentifrice m’ont toujours déplu. Je ne sais pas pourquoi, mais ça doit être à cause des hommes à denture parfaite que j’ai connus. Ils n’étaient guère parfaits dans les autres domaines.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 170 (2011)

Il y a une autre sorte d’hommes que je n’ai jamais aimés - ceux qui craignent de vous insulter. Ils finissent toujours par se montrer encore plus insultants que n’importe qui.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 187 (2011)

Le professeur était une femme, ce qui me déprima au début, parce que je ne pensais pas qu’une femme puisse m’apprendre quoique ce soit. Mais, au bout de quelques jours, j’avais changé d’avis.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 202 (2011)

J’avias toujours imaginé que les vedettes de cinéma étaient des êtres fascinants, pétris de talent et d’originalité. Quand il m’arrive d’en rencontrer une au cours d’une soirée, je découvre un personnage terne et borné. Je me suis souvent ainsi tenue silencieuse durant des heures au cours d’une réception à regarder les idoles de l’écran se transformer sous mes yeux en fantoches sans envergures.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 237 (2011)

Devenir une vedette de cinéma, c’est vivre dans un tourbillon. Quand vous voyagez, vous emportez le tourbillon avec vous. Vous ne voyez ni les habitants du pays ni les paysages. Vous voyez essentiellement le même agent de presse, le même genre de reporters venus vous interviewer et les mêmes décors prévus pour les photos.

Marilyn Monroe, Confessions Inachevées , 239 (2011)

Les gens avaient la manie de me regarder comme si j’avais été une sorte de miroir et non pas un être humain comme les autres. Ce n’était pas moi qu’ils voyaient, mais le reflet de leurs obsessions. Ils se disculpaient ensuite en m’accusant, moi, de lascivité.

, (2020)

Une personne est médiocre quand elle ne s’aperçoit pas que rien de ce qu’elle a appris à l’école ne fonctionne dans la situation présente et qui pourtant persiste à appliquer toujours et encore ce qu’elle a si bien maîtrisé par le passé.

A. E. Van Vogt, Les armureries d’Isher , 239 (1961)

Cette fille, qui était presque la maîtresse de l’univers, ne pensait quand même pas que quelques mots de louanges et la solde lui achèteraient la fidélité inconditionnelle de gens intelligents ?

A. E. Van Vogt, Les armureries d’Isher , 172 (1961)

Le plaisir à jet continu est la torture la plus déchirante qui soit.

, (2020)

Si l’intelligence artificielle existait, elle aurait aussi besoin d’un psy.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 34 (2020)

Je me souviens au SRI d’un mathématicien très baba cool, Richard Waldinger, qui était tout le temps pieds nus. […] Il était très sympathique et très respecté. Tous les jours à 16 heures, il tapait sur son gong thibétain et tout le monde se réunissait dans son bureau pour boire le café qu’il avait préparé et manger des cookies, et ça depuis 1970 ! Je n’ai pas trouvé un tel niveau de décontraction au CNRS.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 36 (2020)

Développer, comme les récents gouvernements successifs le proposent, une silicon Valley à la française sur le plateau de Saclay est donc à mon avis une erreur monumentale. Vouloir créer artificiellement en endroit bouillonnant et dynamique est voué à l’échec. Prenons l’exemple de Sophia Antipolis, ce pôle de technologie que le sénateur Lafitte a créé sur le plateau de Valbonne. […] Tout était payé par l’Etat et les collectivités locales, c’était un environnement entièrement sous perfusion, et les plus grosses boîtes sont parties après avoir siphonné toutes les aides possibles. La vision de Sophia Antipolis n’a pas survécu à son créateur, ça a été une catastrophe économique, et le bel idéal des entreprises et des écoles qui devaient coopérer a tourné court. On prépare à mon avis quelque chose de similaire, mais à une échelle beaucoup plus importante à Saclay. D’abord bouger nos belles Grandes Ecoles parisiennes comme on l’a fait avec Polytechnique en 1976 est une aberration, ne serait-ce que du point de vue architectural. Bien sûr, il y avait beaucoup plus de place à Palaiseau que rue Descartes dans le 5ème arrondissement, mais le prestige de la capitale est difficilement remplaçable. Imaginons que j’arrive avec le président de Samsung à Roissy pour visiter un des laboratoires de recherche, et que je lui donne le choix entre mettre moins d’une heure pour arriver à Paris, voir la Tour Eiffel et les immeubles haussmanniens, manger dans un bon restaurant et se promener sur la plus belle avenue du monde ou faire deux heures de route pour aller à Saclay en contournant Paris où il n’y aura rien d’autre à faire qu’à visiter le lab, à votre avis, quel sera son choix ? C’est simple, il préfèrera Paris. Un autre élément à considérer est l’endroit où les acteurs de cet écosystème veulent habiter. Il y a vingt-cinq ans, le barycentre immobilier de la Valley était du côté de Palo Alto, aujourd’hui la jeune génération préfère Sans Francisco, et les compagnies de la Silicon Valley s’y sont adaptées. En France, si on s’obstine à considérer que Saclay est le seul centre possible, on se privera de beaucoup de talents, surtout après les annonces de retard dans le développement des infrastructures prévues.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 70 (2020)

Pourquoi prendre votre mobile, le dévérouiller, chercher et lancer une application pour y trouver dans une longue liste de lumières celle à allumer, alors que l’interrupteur est juste là ? Ce manque d’interactivité et de réactivité est la raison essentielle de l’adoption encore limitée des objets connectés.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 73 (2020)

Dans la mesure où on ne peut pas être en pleine capacité dix heures par jour, je préférais que mes équipes soient à fond pendant six heures par jour que moyennes pendant dix. […] Diriger pour diriger ne m’intéresse pas du tout, mais diriger une équipe dans une bonne atmosphère est certainement le comble de l’excitation.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 93 (2020)

Internet est rapidement devenu la plus grande base de données au monde, et une plateforme d’échange de données, qui a permis l’apparition du « big data », et, de fait, le renouveau de l’intelligence artificielle.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 101 (2020)

La technologie crée des métiers, à haut revenus en général, et la question est de savoir comment partager tout ça. La question du partage des richesses se pose depuis la nuit des temps, mais je crois que nous sommes arrivés à un point où celle-ci ne peut plus être différée.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 144 (2020)

Ces comités de standardisations mettaient un temps fou à s’organiser, non seulement la technologie continuait à se développer, posant un risque pour le standard lui-même, mais de surcroît, chaque entreprise a voulu rajouter aux sépcifications communes, son petit plus, chacune de son côté.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 184 (2020)

Le respect de la vie privée est une équation entre ce que je suis prêt à donner en échange de ce que je reçois. Est-ce que je suis prêt à donner mon empreinte digitale pour entrer plus facilement dans mon club de sport ?

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 189 (2020)

Le bénéfice net par utilisateur [de Facebook] étant d’à peu près 8 dollars, on peut légitimement se demander si beaucoup d’entre eux estiment avoir reçu un service équivalent à ce montant, mais surtout s’ils ont compris les mécanisme de la relation commerciale.

Luc Julia, L’intelligence artificiel n’existe pas , 213 (2020)

Cette simple photo de vous [sur Facebook] consomme à elle seule autant que trois ou quatre ampoules basse consommation de 20 watts allumées pendant une heure !

, (2020)

L’économie ne fonctionne que sur la conquête, de nouveaux territoires jusqu’à la seconde guerre mondiale, puis celle de nouveaux consommateurs ensuite. De fait, on est passé à une expansion géogeaphique à une expansion démographique.

, (2020)

Sans doute, l’intelligence n’est rien.

Dimitri Tilloi d’Ambrosi, Les voyages d’Hadrien , 78 (2020)

Les élites politiques et financières soutiennent matériellement leur communauté en puisant dans les ressources liées à leurs charges, mais aussi dans leurs propres fonds. […] Le notable qui pratique l’évergétisme n’en tire aucun bénéfice matériel ; certains dépensent mêmes des sommes considérables, quitte à se ruiner. Une forme de pression sociale les pousse à agir de la sorte. A tel point que, sous l’Empire, certains notables refusent de remplir des magistratures civiques.

Dimitri Tilloi d’Ambrosi, Les voyages d’Hadrien , 86 (2020)

Les rencontres d’Hadrien avec les habitants des cités, qu’il s’agisse de notables ou de simples citoyens, lui permettent de connaître leurs attentes, et donc de bien gouverner. Plusieurs anecdotes témoignent de la proximité du prince avec de simples habitants de l’Empire, à Rome, ou en province. C’est là une stratégie de pouvoir destinée à renforcer les liens entre le maître du Palatin et ses sujets.